Re: Handicapé et alors ? Je l'aime ce métier !!

#35
Bonjour bonjour,

Merci a vous tous pour vos messages mais aussi vos visites, ça fait plaisir et j'espère que la petite histoire vous convient.

Merci cartman pour ton message, je me rends compte que je n'ai en fait pas beaucoup parlé de ceux qui m'ont inspiré et nottament cette vidéo intéressante et où l'on voit l'équipement du tracteur à partir de 6:45 minutes. Toutefois la vidéo complète est une leçon de vie !



Je m'en vais ce soir vous compter l'histoire de la patine, gros morceau et surtout assez risqué.
Tout peut très bien se passer et arranger la sauce, ou au contraire on peut tout bousiller en un rien de temps.

Vous l'avez peut être remarqué, sur la dernière image, le tracteur a déjà reçu sa couche de vernis mat, il s'agit d'un vernis de marque Humbrol acheté a l'occasion de ma première participation au challenge UH/BDMA. Cette fois il ne m'en restera plus, mais un pot de vernis pour 3 participations ça ne revient pas cher.
Rappelons que je cherche le plus possible a montrer que l'on peut exercer sa passion malgré un petit budget, on entends bien trop souvent dire que cette passion revient cher, c'est vrai, mais si on cherche a se limiter un peu on peut garder un peu de ressource pour manger!

On reviendra sur l'aspect économique de la réalisation sur la fin du sujet.

Donc, le vernis est passé déjà un détail a pu interpeller certaines personnes qui m'ont posé la question.
Pourquoi la calandre n'est pas de la même couleur que le reste du tracteur?

Pour rappel là aussi, je travaille en concession et je vois par conséquent passer un parc matériel assez important sous mes yeux.
C'est parfois une source d'inspiration, un détail sur celui là, un coup de cœur pour celui-ci, les projets s'entassent, les réflexions partagées avec certains clients qui connaissent un peu mes activités.

J'ai donc en mémoire un Fendt passé à la concession il y deux ans pour un dossier d'assurance suite a un dégât causé par une chute de bottes rondes.
Parmi les dégâts, rétroviseurs, une porte cassée, et LA calandre.
Il apparaît que ces calandres sont en fibre de verre, donc relativement cassantes et donc changées.
Quand on commande la calandre en pièce détachée elle arrive déjà peinte, donc la couleur correspond a la teinte d'origine.
La calandre est donc plus récente que le reste de la peinture et donne ainsi une différence de teinte, en vrai le vernis se mattifie, ici c'est moi qui ait matifié avec du vernis mais en laissant volontairement la calandre de côté.

De plus, cela ajoute un petit grain de folie et mon tracteur attirera l’œil et posera la question, tant pis pour celui qui ne posera pas la question mais celui qui a cherché a comprendre ou qui comprendra désormais le pourquoi du comment verra que j'ai essayé de compter les détails.

On s’aperçoit sur la photo d'une bricole qui me tenait aussi a cœur, j'ai peint l'intérieur des ailes arrières, si vous vous penchez sous la jupe des filles, HEUUUU stop, il y a des enfants quand même.
Reprenons, si l'on se penche légèrement sous nos modèles, les peintures sont souvent effectuées seulement pour l'aspect extérieur, parfois même les arrêtes des élargisseurs d'ailes manquent un peu de peinture en bout, donc même pour l'extérieur on y est pas!
Les plastiques en réalité sont unicolores dessous et dessus, moulés dans la masse, j'ai donc reproduit la teinte de ces elargisseurs ou élongateurs.
Lors de la peinture, les teintes ne sont pas franc les mêmes mais avec un peu de vernis mat c'est vite oublié, et il n'y a pas encore de boue!

Notons que les photos réalisées au flash sont la plus part du temps assez peu appropriées a nos modèles chéris mais ça rends parfois service pour déceler de telles imperfections ou une peinture peau d'orange...

J'ai ajouté un petit détail sur mon tracteurque j'avais déjà testé sur la benne Cargo que j'avais réalisée pour Séverin, des goupilles sur axes.
Il s'agit là de goupille Bêta, il faudra que je teste des goupilles clip, aussi croque doigts...
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DSC_1496~2.JPG (111.44 Kio) Vu 7095 fois
En photo ce n'est pas parfait mais l'axe est en 1mm, le trou en 0,4 et la goupille en fil de 0,3, pas évident... Le simple fait de la mettre en place peut la faire tordre comme de rien, ou la perdre d'ailleurs !


Un peu auparavant je vous avait noté que j'avais peur d'arracher tout les flexibles lors de la patine, malgré tout il était quand même plus simple et moins risqué de les mettre en place avant donc je m'exécute et mets en place le bazar!
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DSC_1517-ConvertImage.jpg (137.38 Kio) Vu 7095 fois
Je commence donc par la mise en place de Tés hydrauliques directs en sortie de distributeurs, une entrée, deux sortie. Une sortie vers le bas pour le système d'attelage automatique des outils traînés, et l'autre sortie qui va vers l'attelage 3 points.
J'ai choisi la simplicité pour la fabrication des Tés, un petit morceau de carré de 1 mm et sur la face inférieure un rond de 1 mm. Ce n'est pas conforme a la réalité mais deux ronds entre eux tiennent moins bien et en plus c'était plus compliqué a ajuster pour ne pas être visible par la suite, j'ai été au plus rapide.
Un petit coup de peinture et on attaque la mise en place. je colle donc mon flexible inférieur sur le Té et colle a l'emplacement des coupleurs hydrauliques d'origine.

Pour rappel, mes flexibles sont issus de récupération de mes caleçons usagés, sur la partie haute, l’élastique regorge de ce type de chose, un coup de ciseau et on tire sur les bouts qui dépassent, j'arrive a récupérer entre 3 et 4 mètres par élastique. Largement suffisant pour un modèle, du coup je ne cherche pas l'économie. Je coupe les morceaux a la longueur une fois sur place afin que les courbures se suivent, pas la peine d'essayer de les couper auparavant.

Pour la démarche complète je coupe ma longueur a une vache près comme on dit, je trempe le bout le plus propre dans la peinture afin de créer une "boule" au bout qui simulera le raccord serti sur le flexible. Je colle sur le Té.
Je coupe ma longueur définitive et réitère la démarche dans la peinture et je colle a son emplacement final.

J'entame la patine via l'arrière, sur le triangle une couche de rouille et sur les arrêtes travaillantes un peu de peinture brillantes argentée.

J'ajoute ça et là sur l'attelage des touches de rouilles de couleur différente, et des touches de peinture brillante.

Bien entendu avec la ribambelle de flexibles et raccords il y a un minimum de fuites, donc j'ajoute des tâches de "gras" a l'aide d'un produit de la gamme Ammo MIG.
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DSC_1520~2.JPG (137.34 Kio) Vu 7095 fois
On charge proche des raccords, au niveau des coupleurs, a la verticale des différents points, le cardan en a aussi pris pour son grade, et aussi sur les différents axes du relevage et des chandelles.
On ajoute un peu de pigments noirs tant que le produit n'est pas sec. Ça ajoute un peu de noirceur et un peu de volume.

Voilà pour ce soir, on a déjà droit a un bon pavé, la prochaine étape sera sur la patine des pneus, de la carrosserie etc...

@+
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Re: Handicapé et alors ? Je l'aime ce métier !!

#38
Merci a vous deux.

Pour la réalisation Bernard, je ne me souviens pas mais visiblement la première photo date du 26 novembre, soit un mois et demi avant l'échéance. En nombre d'heure c'est compliqué a évaluer mais globalement aussi longtemps sur le tracteur que sur le diorama...

Aujourd’hui nous en sommes là!
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Oui oui je vous l'accorde c'est un bordel, et on ne peut même pas dire que c'est un bordel organisé puisque c'était compliqué de s'y retrouver, m'enfin bref...

Je vous avait parlé de la patine la dernière fois, puis, étant un peu long j'ai coupé court en parlant simplement de la partie RAR, gros morceau mais pas forcément le plus visible.

On va donc embrayer sur la partie la plus visible du projet, la carrosserie et la partie pneumatiques.

A la concession, le parc occasion est une mine d'informations et j'aime bien aller m'y promener pour voir ce qu'il y traine, surtout quand j'ai quelque chose en tête.
Il traine sur le parc à ce moment là un Fendt 712 pas neuf forcément mais assez proche de l'état que je veux donner au mien. Vieux, sale mais pas détruit!
Je prends quelques photos pour les avoir chez moi le soir mais je ne m'y attarde pas plus que cela, je pourrais y retourner tout les jours même si ça caille en Décembre dans le 43...

Pour la patine globale, je veux créer un tracteur sale mais en état global assez bon, j'entends par là pas de cagne ni de rayures ou encore de taches de rouille. je n'aurais pas encore l'occasion de tester les lavis sur ce projet mais ça viendra.

Ma couche de vernis mat est déjà passée, donc il faut simplement ajouter de la terre, des projections et des hydrocarbures résiduels. Et aussi et surtout pourrir le toit!


Sur ces modèles, le toit est en fibre de verre mastiqué et peint, avec le temps les aspérités ressortent et la merde s'y colle assez bien, même chez les maniaques, le nettoyeur haute pression accentue la porosité de surface et les toits ternissent aussi!
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On voit quelques taches noires, surtout au fond des gorges dont la présence est accentuée par la l'eau stagnante et les résidus de terre et feuilles...

Je m'attaque donc au toit, pour cela, j'ai toujours pas loin de moi (vous savez dans tout mon merdier sur le bureau), deux pots de crème dans lesquels je rince mes pinceaux au fur et a mesure de l'avancée de mes travaux, l'un avec de l'eau pour l'acrylique, le second avec du diluant pour les glycérophtaliques.

C'est le second qui m’intéresse, j'aime bien, ça pue!
Non je blague, c'est juste que ça s'évapore plus vite et par conséquent en ajoutant la quantité voulue de diluant on arrive a se créer des petits jus sympa sans y avoir pensé une semaine avant!
Du coup je prend mon pot qui traine au fond il y a du gris Fendt, du marron rouille et aussi un peu de vert de retouche Fendt, si on regarde de plus près au détail, le gris fera bien l'effet noirci, le marron les résidus de terre et le vert de la mousse/lichen.

C'est parti, on dilue a l’œil, ou à vue de nez, ça fonctionne aussi, hasard du calendrier, Mme est en train de faire cuire des poireaux, la maison est un poireau géant, elle ne sentira probablement pas le diluant même si je fais ça au bureau!
C'est bon la mixture est prête, j'applique cela sur mon toit blanc et le résultat est conforme a mes attentes.
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Quelques petites traces me dérangent, surtout sur la casquette avant, mais je décide de la laisser telle quelle... (chut)


Il faut faire attention a réaliser des salissures cohérentes et avoir un minimum réfléchi a la mise en scène finale avant de se lancer dans l'application de la terre, si le tracteur est dans un chemin, les pneus sont sales, crampons compris, sur goudron ils sont propres, selon ce que l'on veut faire, il faut que l'ensemble se regarde comme on dit...

Pour la terre et les projection je me crée un petit mélange dans un pot de crème en verre composé de:
-terre du pays récoltée sur une HR a l'époque ou je n'avais qu'un vélo comme moyen de locomotion (elle est bien sèche depuis le temps au moins :-) )
-colle a bois prise rapide
-eau
-quelques gouttes de peinture acrylique approchant la teinte de la terre

Après un mélange finalisé le plus homogène possible, avec une texture assez liquide pour le pinceau mais assez pâteuse pour remplir les pneus et avoir un maintient de volume pour les projections, au boulot!!

Commençons par les pneumatiques, gros challenge a ce moment là pour moi. Rappelons que les marquages sont moyennement bien collés et du coup j'ai peur de les décoller au premier coup de brosse.
De plus, j'ai un peu les jetons d'appliquer une trop grosse couche de terre et ainsi de cacher totalement le relief et le marquage de mes autocollants, perdant au passage la totalité du travail précédent!

Tentons le, de toute manière, il faudra bien faire quelque chose pour salir la bête!

Il ne faut pas trainer, logique, vous allez me dire: "Hé cono, il fallait pas utiliser de la colle a prose rapide aussi!!"
Certes oui, mais ce n'est pas cet aspect qui me dérange, c'est plutôt la perte de texture de départ avec le temps qui passe!

Je travaille tout cela juste devant la chaudière a bois qui carbure dans mon dos, il fait 28° dans la pièce ça n'aide probablement pas mais bon au moins je peux salir un peu plus que dans le bureau et le bruit du compresseur utilisé par la suite est moins gênant.

Je charge mon ustensile dans le bocal et commence le brossage de mes flancs de pneu du centre vers l'extérieur tout en conservant le bon angle par rapport au centre.
Pour cela j'utilise un pinceau brosse taille 10, je charge d'abord grossièrement puis je le tapote sur le rebord de mon bocal, de cette manière tout le mélange se décharge du pinceau, non pas seulement le solide ou le liquide comme cela serait le cas en frottant les poils sur le bord.

Je renouvelle l'opération en plusieurs chargement afin d'avoir le même rendu tout autour du pneu plutôt que de vouloir tout faire en une fois et avoir la première moitié plus chargée que la seconde.
A la fin de mon tour de roue, je choppe l'aérographe afin de sécher mon passage et voir ainsi le rendu, si quelque chose me chagrine je reprends tout de suite en repassant simplement mon pinceau humide.
Attention quand je dis humide c'est trempé dans l'eau puis séché sur un morceau d'essuie tout, juste humide, pas trempé a dégorger autant d'eau qu'un escargot au fond d'un seau avec du sel et du vinaigre!
Si par malheur il reste trop d'eau et que la terre est emportée par la goutte, il faut recommencer avec une petite touche de terre comme auparavant.
Si c'est toujours moche, je rince abondamment toute la face et je recommence jusqu’à ce que ça me plaise.

Là c'est pas a mon gout, pas assez chargé, c'est histoire de gouts, chacun a les siens, n'écoutez pas les miens!
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Je commence toujours par la face extérieure, en cas de rinçage abondant, il n'y a que cette face a recommencer, la face intérieure du pneu reste moins importante puisque l'on en aperçoit qu'une toute petite moitié.

Après reprise de la face extérieure me convenant, je fais alors la seconde face en veillant a garder le même type de chargement que l'autre face. Généralement un pneu est aussi sale a l'intérieur qu'a l'extérieur.

A ce moment là mon pneu a ses deux flancs sales mais la bande de roulement est propre comme les fesses d'un bébé après le bain!
Là je sors mon habit de gros lourd et je charge mes pneus entre les crampons.

Je remplis mon pinceau sans le décharger au rebord du pot cette fois, et je tapote sur la bande de roulement dans les deux sens afin de bien remplir l'avant et l'arrière des crampons.
Avant toute étape de séchage a l'aide de mon aéro je sèche les crampons sur un essuie tout (ca marche aussi avec le PQ hein (chut) ).
Puis je sèche a l'air de mon aéro afin d'obtenir un aperçu de l'effet final. S'il manque du produit sur certaines des zones je repose un peu de ma mixture sur la zone et sèche les crampons avant de souffler.


Tadammm!! (lunette)
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Vous avez tout compris? Tant mieux, il en reste encore 3!!
Vous n'avez rien compris? Tant pis!
Non je déconne, si c'est pas assez clair n'hésitez pas a poser quelques questions, j'aime bien la viande mais le cannibalisme c'est pas mon truc, je vous répondrais avec plaisir.


Pour les projections en elles mêmes, je prends toujours mon mélange de base, a ce moment là je suis obligé d'y remouiller un peu car la texture a vraiment changé depuis le début.
Je charge donc toujours mon pinceau type 10 et le garde fortement chargé, je fais quelques tests avant de réaliser le final sur le tracteur, ça serait con de tout gâcher a ce moment là.

C'est relativement simple, le pinceau chargé sera présenté devant la buse de l'aérographe et la pression d'air projettera le mélange sur la carrosserie ou les parties visées.

Dans mon cas, le tracteur sera présenté dans une cour de ferme, porte ouverte et système d’accessibilité déployé, or durant les phases de salissement du matériel, tout cela n'est pas dans cette position, la porte est fermée et le lève personne replié.
Lors des projections il faut bien mettre ces éléments en position de travail et ne pas les laisser configurés tels que présentés au final au risque d'avoir l'intérieur de porte rempli de projections de boue et l'extérieur propre... (monocle)

Il faut aussi bien analyser les zones a charger et celles a laisser plus vides, pour cela aller voir le paysan le plus souillon du pays, notez bien tout, et divisez le résultat par 10! Vous aurez un tracteur sale mais vivable... (selon mon point de vue)

L'intérieur de garde boue est forcément plein, le réservoir de carburant est en première ligne pour en prendre plein la tête etc...

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Voilà voilà!

La patine est presque finie, presque parce que je me suis aperçu d'un élément bien plus tard qui a changé un peu la donne tant au tracteur qu'au diorama...

Voilà la tête que ça se paye a ce moment là.
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Merci encore pour votre attention
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